lundi 6 avril 2020

Dossier :Compostage collectif et principe de précaution !


De récents textes de loi sont venus rappeler l'obligation de trier à la source les biodéchets .Certains peuvent s'interroger sur ce  que prévoit la métropole en ce domaine . Les réponses aux questions .

Ce qui a été fait ?

La métropole et le syndicat Touraine Propre n'ont pas attendu les récentes directives pour s'intéresser à ce sujet :

- 20000 bio composteurs individuels ont été distribués gratuitement  sur les communes de Tours Métropole . 30% des foyers oésiens se sont ainsi équipés . Il est toujours possible de solliciter l'attribution de ce matériel.

- Plus de 500 lombri -composteurs ont été distribués dans l'habitat collectif chez des ménages volontaires  

- Toutes les zones d'habitat pavillonnaire bénéficient d'une collecte de déchets verts .30000 tonnes de compost d'excellente qualité  sont produits par an par la métropole et se substituent aux engrais chimiques dans l'agriculture locale  

- les jardins familiaux sont systématiquement équipés pour traiter les déchets verts 

- Diverses campagnes ont été conduites contre le gaspillage alimentaire

- Des formations de "maitres composteurs" ont été financées et des aides financières attribuées aux associations intéressées par ces dispositifs .

- Les gros producteurs ont été recensés et informés des dispositions à adopter .


La collecte en porte à porte des biodéchets :

Jusqu'à présent la métropole n'a pas mis en place la collecte de biodéchets . Pourquoi ?

- les collectes mises en place dans certaines collectivités sont peu efficientes . 30kg par foyer et par an en moyenne nationale ( source ADEME). Des métropoles pionnières en ce domaine ont ainsi renoncé ( ex: Montpellier)
- un bilan écologique contestable puisque cette collecte nécessite d'affréter des bennes, un équipage de 3 personnes . Une benne à déchet consomme 80 litres au 100 km ...En attendant d'autres mode énergétique ( Gaz- Hydogéne)..Bonjour le bilan carbone pour collecter si peu !
- quand les déchets sont collectés il faut disposer d'installations de traitement ( hygiénisation, méthanisation ...) qui ont jusqu'à présent étaient refusées quand il fut question d'en implanter
- le surcoût pour le contribuable tourangeau serait de l'ordre de 3 million d'euros soit une augmentation de TEOM de 10% ( hors investissements)
- les agents de collecte sont très réservés sur les risques sanitaires (voir ci dessous)

Le compostage collectif ...pas sans risque :

Diverses initiatives sont prises pour implanter des composteurs collectifs .
Si chaque copropriété est libre de s'équiper sur le domaine privé  la collectivité a la responsabilité du domaine public , doit gérer les risques sanitaires ...La crise sanitaire actuelle démontre combien le principe de précaution peut s'avérer indispensable .
Les expériences de compostage collectif démontrent qu'il ne suffit pas de disposer d'un équipement . Il est nécessaire de s'en occuper et de faire respecter une discipline collective . Les constats actuels sur les trottoirs de la cité démontrent le chemin qui reste à parcourir pour que le civisme se généralise...

Les risques:

Les collectivités responsables de l'hygiène de la cité  sont confrontés à la prolifération des rongeurs ,des mouches ,dont elles ne peuvent se débarrasser .(ex: Paris qui dispose pourtant de moyens colossaux  et a adopté 6 plans de propreté urbaine  ) .

Une étude de l'INERIS ( établissement national de recherche sur la santé) a mis en évidence la présence de bactéries mortelles dans les composts de biodéchets . Pas besoin d'être expert pour comprendre le nid de bactérie qui se développe quand les déchets ne sont pas collectés régulièrement ou qu'il fait 40° à l'ombre ...surtout quand ils reçoivent des sauces,déchets carnés non hygiénisés...

Les dispositifs ne sont pas interdits mais des mesures de précaution sont exigées : port de masques, lavage régulier des bacs ( impact écologique ?) , arrosage ….Les partisans de ces collectes passent sous silence cette étude datant de 2018 ( voir site internet de l'INERIS).

Le risque est moindre dans les bio composteurs individuels qui ne reçoivent que des déchets végétaux ( épluchures de légumes)

Avant de généraliser ces pratiques sur le domaine public les collectivités locales ont le droit d'émettre des réserves et d'observer ces risques . On se souvient de l'amiante !!!

Chacun prend donc ses responsabilités mais ne pourra pas dire ….qu'il ne savait pas !!!



Extrait de l'étude INERIS :


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