L'occupation illicite de terrains par les gens du voyage, qu'elle soit dans le domaine public ou privé est toujours un sujet d'incompréhension y compris chez les élus.
La très longue installation des Gens du voyage sur la tranche 2 de la Borde en limite de la Commune de Chanceaux sur Choisille a une nouvelle fois mis en évidence la difficulté de procéder dans les meilleurs délais à une demande d'expulsion qui donne à la population et aux élus un sentiment d'iniquité de traitement.
Le 20 octobre, dès l'arrivée de la première caravane, le maire est immédiatement prévenu d'un début d'installation de caravanes, en quelques instants 70 véhicules prendront possession d'un espace privé appartenant à Val Touraine Habitat (VTH). Son directeur, au même moment est en réunion avec le Maire de Notre Dame d'Oe, la concertation est donc facilitée et rapide, ils décident de saisir Madame la Sous Préfête de l'arrondissement de Tours qui rappelle la procédure
terrain privé = huissier, dépôt de plainte en gendarmerie, relevé des immatriculations, avocat (celui de VTH), dépose d'une requête au tribunal judiciaire en vue d'obtenir une ordonnance d'expulsion qui est ensuite remise au Préfet qui prend un arrêté de concours à la force publique pour une évacuation, retour au huissier saisi initialement et remise de l'arrêté aux gens du voyage.....tout est dit dans cette procédure légale...ce sera long !!
Début novembre, la requête de l'avocat de VTH est remise au tribunal judiciaire de Tours.
En attendant l'expulsion, les entreprises sont gênées de cette installation anarchique et l’accès des riverains aux habitations de la tranche 1 nécessite également de se faufiler au quotidien entre les caravanes et les véhicules.
Entre incivilités et intolérances, les positions se radicalisent. La police Pluricommunale effectue plusieurs rondes quotidiennes, et les maires se font médiateurs pour maintenir la paix sociale.
Un sujet d'agacement qui se prolonge dans le temps, les deux maires de Notre Dame d'Oe et de Chanceaux Sur Choisille régulièrement en contact avec les forces de gendarmerie décident alors d'écrire au Préfet et de porter plainte.
"...Au-delà même de la prise en charge financière de ces installations illicites (branchements sauvages sur les conduite d’eau ou encore sur des installations électriques (prises non protégées, installations dangereuses courant à même le sol ), du manque d’hygiène qui au bout d’un mois d’installation d’une cinquantaine de famille devient visible, et d’un site qui commence à devenir une déchetterie, nous vous demandons de faire respecter les droits des propriétaires privés et publics et notamment celui de la propriété, et de ne pas abandonner à leur sort les victimes de ces installations irrégulières.
Vous comprendrez, que cette situation source de troubles à l’ordre public est devenue intenable et que nous vous sollicitons à nouveau pour que la population locale se sente respectée dans ses droits, et pour que ce territoire ne devienne pas une zone où la loi peut être bafouée impunément. A l’heure même où le congrès des Maires met en avant le sentiment d’empêchement et d’impuissance des élus locaux, du retrait progressif de l’accompagnement des services de l’état. Nous avons besoin d’être soutenus dans ces situations par les services de l’état.
Nous réitérons notre demande d’expulsion des Gens du Voyage dans les meilleurs délais. "
Entre temps le froid s'installe, "les radiateurs grilles pain" sont massivement branchés dans les caravanes. Une nuit, le réseau électrique est mis en défaut privant d'électricité ce secteur d'habitation, il faudra attendre le lendemain l'intervention d'Enedis pour un retour à la normale.
En attendant leur départ, la semaine dernière, les forces de gendarmerie ont renforcé leur présence, jusqu'à 25 gendarmes seront déployés sur les deux communes..
Il aura fallu attendre le vendredi 24 novembre pour que le tribunal judiciaire délivre une ordonnance d'expulsion et que le préfet adresse dans la foulée l'arrêté d'expulsion pour un départ immédiat le samedi 25 novembre.
Alors que rien n’arrête les communautés de gens du voyage, nommés « citoyens itinérants »,
- qui décident de camper sans autorisation,
- qui vivent hors la loi et nous imposent leurs modes de vie et leur rythme,
Nos concitoyens ne comprennent pas l'inaction et la lenteur des procédures qu'ils reprochent à tort aux maires démunis de moyens de réponse, alors que c'est bien l'état qui est défaillant.