Métropole depuis 2017, Tours Métropole
Val de Loire n’a pas eu le
rayonnement et l’attractivité attendus.
Les dotations financières supplémentaires promises n’ont jamais été versées. Dans une situation
économique plus contraignante, l’augmentation des ressources humaines nécessaires à la reprise des nouvelles
compétences obligatoires se fait attendre, et complexifie les manœuvres pour diriger ce
gros paquebot. De quoi faire dire à certains élus
tourangeaux que nous sommes très loin des ambitions affichées et qu’il aurait
été préférable de rester sous le statut de Communauté d’Agglomération. Il est également difficile d’oser les
comparaisons avec d’autres Métropoles championnes des palmarès de
l’attractivité en tout genre telle que Bordeaux ou Lyon.
Acte 1 : Au
lendemain des élections municipales de juin 2020, les 87 nouveaux conseillers
métropolitains se réunissent pour élire leur bureau exécutif. Philippe Briand
président sortant, annonce que pour des raisons personnelles, il ne briguera
pas un nouveau mandat mais porte la candidature de Wilfried Schwartz, Maire apparenté PS de la Riche. La ville de Tours a été gagné par
la gauche il faut dit-il « respecter la démocratie et le vote des électeurs et
faire en sorte que cette nouvelle assemblée colle à ce vœu ». Il rappelle
avec force l’esprit de cogestion qui régnait à la création de Tour(S)Plus et souhaite que cet ADN perdure.
Acte 2 : le 17
juillet 2020 un nouveau président est élu très majoritairement par les voix des élus
de droite et de gauche, le nouveau bureau exécutif métropolitain respecte
l’équilibre de cogestion. Philippe Briand rappelle aux élus leur nécessaire assiduité
à l’accomplissement de leur mission, « c’est, dit-il, un job à plein temps,
voire à 120 % ». Comme toutes les premières années de début de mandature,
il faut définir la feuille de route du Projet Métropolitain « Faire
Métropole » a un sens : afficher une ambition et porter des
engagements.
Acte 3 :
En juin 2021, Le jeune Président de la Métropole s’engage dans la campagne des
élections départementales sur le canton de Ballan-Miré, un nouveau mandat qui a de quoi surprendre quand on cumule
déjà des postes à grande responsabilité : Président de la Métropole et Maire.
Acte 4 : le 23
juin, Le Président de TMVL adresse en
début d’après-midi un mail aux maires ,
leur annonçant son intention de démissionner avançant au nom de la modernité
qu’une présidente tournante serait plus efficace et qu’il désire se consacrer pleinement
à son futur mandat de Conseiller
Départemental pour plus d’engagement et de
proximité.
Surpris de cette décision, les maires sont sous le choc. Dans la foulée deux heures plus
tard, la presse révèle un incident
survenu le matin même entre le Président de TMVL et son Directeur de Cabinet .
Le président se serait emporté et aurait agressé physiquement son Directeur de
Cabinet. En fin de journée, les syndicats dénoncent en conférence de
presse d’autres dérives managériales, une gestion autoritaire
et relatent plusieurs autres situations de mal être au travail. Les réseaux
sociaux, la presse locale et nationale s’enflamment, les politiques droite/gauche s’interrogent donc sur les vraies raisons qui poussent le
Président de la Métropole à annoncer son intention de démissionner. C’est la
consternation !!
Acte 5 : Nous
sommes fin juin, Wilfried Schwartz est élu conseiller départemental, de quoi
lui permettre de retrouver certaines couleurs. Mais la situation reste complexe
et intenable, elle nécessite de sa part une clarification immédiate, Il faudra
attendre la conférence des Maires à huit clos le 1 er juillet et le bureau
métropolitain du lundi 5 juillet pour
que sa démission soit officielle et
adressée à Madame la Préfête.
Acte 6 : La
Métropole ne peut se permettre d’être à l’arrêt. Une nouvelle élection est programmée. De multiples réunions sont
organisées autour de Frédéric Augis Maire de Joué les Tours candidat à droite
et autour d’Emmanuel Denis Maire de
Tours, candidat pour l’union de la
gauche. Le premier souhaite mettre fin à la cogestion et souhaite une instance
plus politicienne que la gouvernance précédente et appelle à une « Métropole des Maires », le second souhaite
reconduire l’esprit de cogestion, tout en respectant la démocratie et le vote
des électeurs aux dernières élections municipales.
Acte 7 : Le
dimanche 11 juillet le conseil métropolitain est réuni pour élire son nouveau
bureau exécutif. Frédéric Augis est élu président de Tours Métropole Val de
Loire. S’en suit une première interruption de séance, Frédéric Augis et
Emmanuel Denis s’entretiennent : l’objet étant le nombre des VP pour
chacune des formations politiques et les attributions des délégations. Mais le
désaccord est si profond que la réunion s’achève après quelques minutes de
négociation, Frédéric Augis donnant une fin de recevoir à la demande de son opposant. Nous sommes donc loin de l’affirmation de Philippe Briand qui
souhaitait un an plus tôt que le conseil métropolitain soit le reflet du vote
des électeurs.
Acte 8 : Retour
en séance, assez éloigné de son discours de rassemblement prononcé en début de
séance, le ton du Président est ferme, il attribue seulement
3 Vice-Présidences à la majorité de Tours en fin de tableau, elle qui en
comptait 8 auparavant Il sait qu’il crée une fracture au sein de ce collectif qui portait la cogestion. Pire encore lorsqu’il fait élire par ordre de
rang 2 VP élus de l’opposition de la ville de Tours battus aux élections
municipales avant de positionner les élus de la majorité de Tours, une situation perçue par bon nombre d’élus présents comme une véritable humiliation. Le retour du Président démissionnaire élu de nouveau dans un poste de Vice-Président, n'est pas un signal d'apaisement pour retrouver la confiance des personnels de la Métropole.
C’est le début de la crise, Les
élus de gauche quittent la séance mais
sont élus en leur absence !!
Acte 9 : C’est
une première, l’exécutif de TMVL est
fracturé, et les élus de gauche démissionnent de leur mandat pour lesquels ils
n’avaient pas fait acte de candidature. Ils resteront néanmoins conseillers
métropolitains.
Dans une dernière réunion vendredi dernier entre le Président
de TMVL, les Maires de Tours, Ballan Miré et de Notre Dame ont demandé au Président de la Métropole de revoir sa
position sur la représentativité des élus au bureau en fonction des résultats
des élections. Le Président de la Métropole n’ayant pas fait évoluer sa position l’ensemble des élus de
gauche confirment leur démission.
Cette crise inédite et soudaine qui surprend par son ampleur et qui laissera
des traces est unique. Cette situation de blocage n’existe dans aucune autre Métropole.
Comment peut-on
« faire ENSEMBLE Métropole » sans la Ville Centre qui compte plus la
moitié des habitants de la Métropole et qui concentre la majeure partie des équipements structurants de la
Métropole (cinéma, université, hôpitaux, équipements sportifs,...)? Nos petites communes n’obtiennent-elles pas cette reconnaissance que par la présence de la
Ville Phare ? Comment peut-on nommer des élus d’opposition au sein d’un
exécutif devant des élus majoritaires élus démocratiquement
dans cette instance ?
Nos concitoyens qui désertent déjà les urnes
n’attendent-ils de leurs élus un engagement responsable, exemplaire, sans cumul
excessif de mandat et surtout une autre tenue au sein de ces
instances élues plutôt que
d’assister à un spectacle affligeant.
Cette crise aura de multiples répercussions, sur le fonctionnement de son intercommunalité. Aujourd'hui c'est l'impasse....