La séance fut longue : plus de 6 heures, entre de très nombreux échanges et de multiples interruptions de séance, pour au final ne pas sortir de l'impasse.
La politique n'en sort pas grandie et l'image de la Métropole est abîmée pour longtemps.
Depuis deux décennies la co-construction et la co-gestion droite/gauche ont été des déterminants et les atouts d'une stabilité qui au delà des divergences ont permis de construire une intercommunalité solide, responsable, équitable.
La ville de Tours a su ne pas imposer son poids démographique puisque toutes les études financières démontrent que TMVL est de loin la Métropole qui redistribue massivement des aides financières à l'ensemble des villes qui la compose.
Nous avons rappelé hier notre volonté de poursuivre notre participation collective mais pas en nous imposant le casting des élus qui satisfaisait plus au goût des membres déjà élus au bureau Métropolitain du 11 juillet dernier. Que n'aurait-on pas entendu à l'inverse ?
L'identité Métropolitaine, son ADN, sa co-gestion voulue par Jean Germain et poursuivie par Philippe Briand, est fragilisée et a perdu sa ligne de force pour appréhenser l'avenir, et imposer son rayonnement dans le club fermé des Métropoles.
Pour l'avoir vécu de l'intérieur, la Nouvelle République en fait une juste restitution ce matin ici reprise pour votre bonne information.
"Masque ou pas, se sont demandés les élus métropolitains à l’entrée de séance. Ils l’ont gardé mais l’ont symboliquement fait tomber lors d’un conseil marathon inédit pour élire, avec beaucoup de difficultés, trois vice-présidents et de nouveaux membres du bureau.
Il fallait les remplacer après le départ le 11 juillet dernier des élus de la majorité tourangelle (et des maires de Ballan-Miré et Notre-Dame-d’Oé), après l’élection de Frédéric Augis au poste de président. Alors que ce dernier remplaçait le démissionnaire Wilfried Schwartz, une crise politique majeure s’ouvrait.
Règlements de comptes pendant des heures
L’été ne l’a pas apaisée, loin s’en faut. Malgré les nombreux propos liminaires en faveur du dialogue et de l’apaisement. « Parlez-vous », demandait Philippe Briand (Saint-Cyr-sur-Loire), qui plaidait pour arriver à « recoudre » la Métropole. Cédric de Oliveira (Fondettes) disait que la Métropole passait pour « la risée » aux yeux des autres métropoles et dénonçait la « politisation » des esprits.
Emmanuel Denis, maire de Tours, est revenu sur l’élection du 11 juillet pour évoquer « deux campagnes » : la sienne, « transparente », avec d’abord la présentation d’un projet ; et l’autre, avec « des cartes distribuées » à l’avance. Mais il voulait revenir à la discussion. Dans cette logique, il acceptait même que Tours, qui avait huit vice-présidences sous Wilfried Schwartz, passe à deux.
La politisation des esprits, c'est vous ! L'explosion de la Métropole, ce sera vous. Il faudra l'assumer.
Pour calmer la situation, le maire de Notre-Dame-d’Oé, Patrick Lefrançois, a proposé pour la majorité de gauche de revenir à la situation antérieure : revenir à deux vice-présidences pour Tours, plus une pour Ballan-Miré. Malgré tout, les élus ont réglé leurs comptes pendant des heures, avec plusieurs suspensions de séance, des allers-retours, des conciliabules...
Le président Frédéric Augis a émis une « alerte » sur un nom. « De quel droit décidez-vous du casting ? S’agit-il d’un règlement de compte ou d’une mascarade de négociation ? La politisation des esprits, c’est vous ! L’explosion de la Métropole, ce sera vous. Il faudra l’assumer », menaçait Emmanuel Denis.
Frédéric Augis s’est défendu en se disant entouré d’une « majorité plurielle », pas composée de « militants ». Finalement, le vote du 18e vice-président est intervenu quatre heures plus tard. Le nom du maire de Ballan-Miré, Thierry Chailloux a été cité. L’« alerte » contre laquelle mettait en garde Frédéric Augis le concernait. Il s’est retrouvé face à un autre candidat : Régis Salic (Saint-Étienne-de-Chigny), qui l’a emporté.
Les Tourangeaux retirent leur candidature
Un revers pour Thierry Chailloux, mais aussi pour la gauche tourangelle qui le soutenait. « Mon engagement à gauche n’est pas remis en cause », a dit de son côté le nouvel élu, heureux que sa commune de 1.600 habitants ait pour la première fois un vice-président.
Article Nouvelle République du 7 Septembre 2021