samedi 11 avril 2020
Vu dans la Nouvelle République .
Article et photo NR- S.Nivelle.
En tant que maire sortant, Jean-Luc Galliot est prolongé dans ses fonctions. Il est amené à gérer au niveau local la crise sanitaire, « du jamais vu en 31 ans de mandat ». Interview dans un drôle de contexte.
Vous êtes amené à jouer les prolongations. Drôle de situation ? « Tout était prêt pour installer le nouveau conseil municipal le 20 mars et transmettre l’écharpe tricolore à mon ami Patrick Lefrançois, qui devait me succéder. Le report est une déception quand on s’était préparé à tourner la page. Et c’est de même pour les nouveaux élus qui devront attendre. La fête qui suit une élection a été gâchée. Heureusement, le maire sortant et celui sorti des urnes sont amis et travaillent ensemble depuis longtemps. »
Quel est votre rôle ? « Le maire sortant conserve toutes ses prérogatives et toutes ses responsabilités jusqu’à nouvel ordre. Comme avant, il administre et gère sa commune, mais dans un contexte jamais connu. Une longue expérience élective a permis d’apprendre que rien ne se passe jamais comme prévu, qu’il faut faire preuve d’humilité face aux événements, et de détermination si nous voulons gagner et éradiquer ce fléau grâce aux efforts collectifs. »
Que faites-vous au quotidien ? « Comme tout citoyen, le maire doit veiller à respecter les consignes de confinement. Je passe en mairie pour le strict nécessaire. Je suis en contact permanent avec la directrice générale des services (DGS), le futur maire, et les adjoints. Dès l’annonce des fermetures d’école, une série de décisions ont été prises. Il faut veiller à assurer la sécurité des agents, garantir les services minimums à la population. Je passe beaucoup de temps à communiquer, expliquer, faire comprendre la gravité de la situation, tout en essayant de rassurer, cultiver le civisme. Dernier exemple, payer les fournisseurs pour ne pas aggraver les difficultés des entreprises. »
Comment faire les bons choix et quels sont vos outils ? « Les outils et les moyens sont les mêmes que d’habitude, mais affaiblis, car le système est à l’arrêt dans biens des secteurs. Internet est aujourd’hui un incontournable. Le télétravail et les téléréunions évitent les déplacements. Les finances sont dématérialisées. Mais en revanche, nous sommes confrontés à une avalanche d’informations, de communiqués, d’arrêtés. Le service public joue pleinement son rôle de proximité pour faire respecter des règles qui évoluent chaque jour, accompagner les plus fragiles. Il faut agir avec bon sens et prendre les décisions qui s’imposent, toujours en concertation avec mes collègues et la DGS, qui accomplit un travail formidable, comme tous les fonctionnaires territoriaux mobilisés. Félicitations à tous les professionnels qui vont au travail chaque matin. Cette catastrophe humanitaire va certainement contraindre à changer les priorités. Elle nécessitera de longs efforts pour nous relever de ce traumatisme. Mais nous allons gagner ! »
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